Agadez, le 22 septembre 2010

Nous, responsables de l’ex-Resistance armée, réunis ce jour à Agadez, à l’effet d’examiner la situation sociopolitique qui prévaut dans le nord de notre pays, faisons les constats suivants :

- Les pourparlers de Tripoli ayant conduit à un accord de Paix tacite, à un dépôt des armes par les différents fronts armés, au retour effectif des ex combattants dans leurs familles en contrepartie d’un programme de réinsertion socio-économique, n’ont pas été suivi d’actes concrets par le gouvernement de transition qui a relégué la Paix au second plan de sa mandature.

- Les différentes rencontres avec les plus hautes autorités de la Transition (Président du Csrd, Ministre de l’intérieur, Premier ministre) en date du 09 mars 2010 et les promesses qui les ont sanctionné sont restés lettre morte, malgré notre engagement à œuvrer pour la Consolidation de la Paix,

- L’indifférence totale de la France et sa non-implication dans le règlement du conflit nous ayant opposé aux autorités de la 5ème et de la 6émé République,

- Le manque de réaction des autorités nationales face aux actes de terrorisme dont ont été victimes les Fds (Forces de Défense et de Sécurité) à Tillia (Tahoua) et Tiloa (Tillabery); et suite à l’enlèvement de Michel Germaneau à Inabangaret,

- La recrudescence des actes de banditisme dans la région d’Agadez, et des incidents liés au trafic de drogue dont les populations sont de plus en plus victimes.

- Des accusations injustifiées contre les populations autochtones Touarègues, qui sont accusées de complicité pour accentuer leur exclusion.

Au regard de ces constats, faisons la déclaration ci-après :

Le gouvernement Nigérien, en plus de n’avoir jamais tenu ses promesses vis-à-vis de l’ex-résistance, n’a jamais associé celle-ci dans la construction de la Paix, ni dans la Sécurité du Sahara, ni dans aucun processus de décision, encore moins dans le déminage des zones de conflit.

L’ex-résistance a fait au gouvernement nigérien, toutes les propositions afin d’éradiquer le banditisme résiduel, de prévenir les actes de terrorisme et d’assoir une Paix durable, mais sans aucune prise en compte de la part de l’état Nigérien.

La situation actuelle est la conséquence de l’indifférence des autorités nationales, sous-régionales et des pays amis (France, Algérie…) quant au sort des 4.000 ex-combattants abandonnés à eux-mêmes.

D’autre part, nous déplorons l’utilisation des images d’archives de l’ex-résistance par certains médias Français, notamment Frane24 pour illustrer les enlèvements d’Aqmi, créant ainsi l’amalgame et la confusion dans l’esprit des téléspectateurs pour associer le terrorisme à une communauté.

Nous déplorons surtout le fait d’indexer uniquement la communauté Touarègue pour complicité avec l’Aqmi, alors que les complicités si elles existent peuvent venir de toutes composantes sociales dans le pays le plus pauvre de la sous-région (voir les enlèvements de Français au Nigeria).

Nous prenons à témoin la communauté nationale et internationale quant à notre disponibilité pour soutenir tout processus de sécurisation de la bande Sahelo-Saharienne.

L’ex-résistance

CERA
Capitaine Mohamed AGIDER
Issouf ag MAHA
Boutali TCHIWERIN

ACP
Seydou-kaocen MAIGA
Elkontchi AWTCHIKI